Sous ta couette ce wk: Eric Fottorino
« Mon
père était photographe de plateau. Dans les années soixante, on le croisait aux
studios Boulogne en compagnie de jeunes gens qui s’exerçaient à vivre de leurs
rêves… »
Récit
d’une recherche d’une mère, d’une poursuite d’un amour destructeur et
passionnel, les deux quêtes n’étant jamais loin l’une de l’autre.
A travers le prisme d’une caméra invisible et sous le halo de la lumière artificielle du septième art, Eric Fottorino nous embarque dans un univers doux amer, où la passion est le moteur essentiel de chaque personnage. Gilles, passionné de la Nouvelle Vague, vit au rythme des séances dans les cinémas d’art et d’essai… Mayliss, écorchée vive, vogue entre plusieurs amours sans attache. Ces deux êtres se rencontrent un jour de deuil, rencontre qui ne devra rien au hasard...
L’auteur
rend ici un hommage vibrant au cinéma à travers l’image du père absent, ancien
photographe de plateau, qui savait déceler chez les comédiens le moment où ils n’étaient
plus de simples orateurs de scénario, où leur talent éclatait via la lumière
savamment distillée par les professionnels.
Ecriture limpide, l’influence de génies tels que Truffaut, Sautet etc est palpable. Le quotidien devient romanesque, parfois douloureux.
A l’aide de mots simples, une impression de fragilité se dégage du roman. On se
retrouve également confortablement installé dans l’arrière salle d’un café de
Flore, où l’âme de l’île Saint Louis embaume, où les protagonistes prennent
vie, sous nos yeux qui virevoltent d’une phrase à l’autre.
« Baisers
de cinéma » Eric Fottorino
Prix
Femina 2007
Editions
Folio